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Quand le Kouign-Amann rencontre le Sirop d'Erable

17 décembre 2017

Ca déménage sur les internet !

Pour une fois, ce n'est pas mon appartement que je déménage, mais bien ce cher blog ! Après de nombreuses années (3 !) de prose incroyable, j'ai décidé d'arrêter de lutter contre la plateforme CanalBlog et de changer vers WordPress.

Qu'est-ce que ça change pour moi ?
Plus d'efficacité dans la publication et notamment dans l'importation des images, ainsi qu'un redémarrage du blog avec une seule et vraie identité #schyzo.

Qu'est-ce que ça change pour toi ?
Certes, tu vas devoir cliquer à nouveau sur "Ajouter aux favoris" et ça va être terriblement douloureux, j'en suis navrée-ah-non-oops. Mais tu vas surtout avoir accès à un contenu beaucoup plus clair, autant dans les articles que dans la navigation elle-même. Tu vas pouvoir te réabonner comme avant, et lire comme avant. Tu vas même voir apparaître une icône dans l'onglet du blog. Elle est pas belle la vie ? Et parce que je t'aime beaucoup et que je ne veux pas que tu aies le coeur déchiré, TOUS les articles d'ici se retrouvent là-bas. Hé wai, j'en ai chié mais c'est fait ! Donc pas de regret Jean-Louis.

Et comme dirait le fier canadien Bryan Adams, Everything I do, I do it for you, wohoho (bon et un peu pour moi mais chut).

Dernier point : mais oukilédonk ce nouveau blog ?

ICI : https://binioucaribou.wordpress.com/

ICI : https://binioucaribou.wordpress.com/

ICI : https://binioucaribou.wordpress.com/

 

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27 novembre 2017

Un cadre de vie pas dégueu

Faune sauvage, plantes carnivores, torrents dévastateurs

 

Wai je sais j'suis en retard. Commence pas et fais comme si, STP CORDIALEMENT LA DIRECTION. Cimer Albert.
Maintenant que les bases sont posées, attaquons directement le vif du sujet : l'art de se faire prendre pour un pigeon. Plaît-il ? Je parle de toi voyons : je vais te montrer de magnifiques photos du Québec en automne, alors qu'au moment précis où je t'écris, le sol ressemble à de la meringue et tes petits doigts nus tourneraient couleur hémorroïde en quelques secondes. Bref, on est loin de l'été indien #Yakari, mais tu vas accepter tout ça sans broncher sinon ça va chier des bulles carrées. Donc je disais - nous disions - l'automne !

J'ai eu le plaisir de découvrir la jolie ville de Montréal avec le Papounet pendant la belle saison qui se situe après l'été et avant l'hiver (que de devinettes, Bernadette !). Bien que nous ne soyons sortis de la ville que tardivement (une semaine trop tard) pour observer les couleurs vives du Mont-Tremblant, on n'a pas été déçu ! Et encore moins à Rosemère... Bref, j'te laisse faire le tri dans les photos ci-dessous. C'est déjà suffisamment fatiguant d'écrire 10 lignes tous les 6 mois, j'vais pas en plus te légender ce que tu vois.

 

Nan je rigole. Donc, Montréal :

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Rosemère :

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Route vers le Mont-Tremblant et parc du Mont-Tremblant :

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Ca manque un peu de blabla romanesque tout ça, tu trouves pas ? DONC ! Après le tour des parcs montréalais (Mont-Royal, Jarry et Lafontaine, merci pour les photos volées au Papounet) et l'exploration intensive de ceux de Rosemère (parc Charbonneau et marais Tylee), nous avons eu la joie de retrouver la fameuse GwenMobile d'A. Quelle joie de retrouver le bolide pour de nouvelles aventures !

Ni une ni deux, nous réservons un petit AirBnB pratico-pratique (bref, ça fait la job sans nous faire envisager l'achat immédiat) à Saint-Jovite, Mont-Tremblant.

Petit aparté fierté : ma page d'aventures AirBNB commence à avoir une gueule pas si pire, regarde.

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Revenons à nos shits : après une jolie balade ensoleillée pour le départ de ce beau week-end de 3 jours, nous avons fait escale à Val-David, que je connais désormais comme ma poche (il faut dire que ce village n'est guère plus grand que la poche en question). Après une escapade au marché d'été, où nous faisons l'aquisition de gourmandises (Croustade aux pommes, saucisses et pain au chocolat), nous opérons un petit arrêt au café dont on m'avait longtemps vanté les mérites : C'est la Vie. Un must-see absolu si vous aimez les endroits cute, bons, décorés, cute, agréables et cute. Ai-je précisé que c'est cute as fuck ?

Tiens, voilà des preuves, puisque tu fais ta tête de français sceptique (comme la fosse). D'ailleurs t'aurais vu la coolitude des toilettes. Rien que pour ça, ça mérite d'avoir très envie de faire pipi. Ou popo. Ou ce que tu veux. Ou juste lire tout ce qu'il y a d'écrit sur les murs pendant 4h. 'Fin bref, y'a même un panneau qui te dit de "crier très fort" si jamais y'a plus de PQ. Le marketing expérientiel n'a rien compris à la vie :

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Bon sinon on a vu plein de lacs. Mais je vais utiliser l'excuse du nombre suivant pour justifier que je me rappelle pas des noms : 31 190. C'est le nombre de lacs qu'il y a au Canada selon Wikipékon. Donc merde. C'était beau as fuck, et je t'encourage à venir voir par toi-même, c'est tout ce que tu as à savoir. Une fois arrivés à Saint-Jovite, où nous rencontrons les hôtes en train de construire une barrière pour empêcher les chevreuils de venir manger les plantes du jardin OKLM TOUT VA BIEN UNE JOURNEE NORMALE AU MONT-TREMBLANT BLBLBLBL, nous décidons tout de suite d'attaquer le bordel par une petite rando dans le Parc National du Mont-Tremblant. Hé wai maggle.  J'te mets le site là, parce que je sens que tu en frétilles déjà : CLIQUE ICI WESH.

On a alors fait 2 petites randonnées, pour un total d'environ 4h de marche vers 2 points de vue mucho gusto que tu peux contempler plus haut. Beaucoup de bouillasse, point de moustique (joie, par rapport aux 50 piqûres de la dernière fois), peu d'arbres rouges, mais surtout beaucoup de bonheur. Après un petit dîner sympathique dans le village de Tremblant (pas la station de ski hein, attention !) que j'avais déjà aperçu avec A. et sa famille lors de mon escapade à Brébeuf (do you remember ou do you remember pas?), nous sommes allés dormir. C'était un peu abrupte et pas très poétique comme fin de phrase, mais il est 23h32, tu m'excuseras. J'ai un oreiller qui frappe à la porte. Bon. Du coup, lendemain matin, rebelotte pour la totale : rentrer dans le parc par la Diable et ressortir par la Pimbina, près de Saint-Donat, en s'arrêtant aux points stratégiques (Lac Monroe fait la veille, Chutes du Diable, Chutes Croches,  Chutes aux Rats, etc.). Je te mets le guide complet du parc, avec la carte et tout le bazar utilitaire : ICI ALLO BONJOUR.

Bref, une magnifique journée complète à conduire dans la nature, s'arrêter voir du Beau, respirer fort, et finalement pique-niquer au bord d'une la rivière, seuls au monde. Vous allez me dire que je fais une fixette sur les toilettes, mais pour avoir testé une toilette sèche du parc, j'ai été agréablement surprise. Pas sûr que ça serait aussi propre en France. M'enfin bon.

Et bien sûr, la faune était au rendez-vous, que ce soit à Montréal, Rosemère ou Mont-Tremblant : hérons, pic-bois, mésanges, aigrettes, grenouilles, tortures, écureuils, tamias, geais bleus, biches, etc. Le pays de Blanche-Neige, c'est clairement le Canada. C'est donc avec le coeur plein de couleurs dorées que nous sommes rentrés retrouver notre fauve domestique. Une chose est sûre, je n'ai qu'une hâte : découvrir le parc du Mont-Tremblant à chaque nouvelle saison, avec les activités qui l'accompagnent. Le Lynx a intérêt à se préparer au camping into raquettes into kayak into poney-chevreuil. Minimum.

 

Si le Père Noël le veut, d'autres articles sont à venir soon. Mais pour te faire battre le coeur plus vite, voilà un récapitulatif-éclair de ce que je ne t'ai pas dit parce-que-je-suis-une-catin-égoïste : le Lynx arrive en janvier, c'est officiel, je lui ai même acheté des moufles moches ; Kaïwenn a fait la rencontre mouvementée d'une bête assoiffée de sang, alias Chiquita, un chihuahua qui partagera sa vie pendant mon bref retour en France ; j'ai acheté un mixeur, et je suis une excellente DJ (......... oui) ; je me sociabilise avec autre chose que mes plantes-en-train-de-mourir ; je fais des expériences scientifiques sur mes cheveux, mais je t'en dirai plus lorsque ce sera vraiment flippant ; et prenez vos billets pour l'année prochaine, sinon j'vous cause plus.

SPOIL DE L'ENFER OF DOOM EN IMAGE

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27 août 2017

La vraie vie

ou le luxe d'avoir 2 portes chez soi

 

Mes petits poulets fris, ça fait longtemps. Comme teasé la dernière fois, beaucoup de choses ont changé. Commençons par nulle part, comme d'habitude:

Je sais que tu te sens un peu trahi, parce que tu n'as pas suivi l'épisode Chat ou Pacha, même si on est Félin Pour l'Autre. Voilà, tu es dans l'ambiance, on peut commencer. Le fameux vendredi après-midi où je suis allée chercher "un chat" à la SPCA de Montréal, autant te dire que j'étais pas fière. Armée de ma grande cage de transport (merci à mon ange gardien cyclonien), j'ai donc pris les deux métros me séparant de THE place. C'est avec l'assurance d'un tapis que je suis donc entrée dans la zone réservée aux chats (et aux perruches et aux cochons d'inde...?), une pièce relativement petite, même si n'ayant jamais mis les pieds dans une SPA, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Moins de vingt cages plutôt spacieuses (dont un bon tiers vide) présentent des félins de tous âges et de toutes situations. Des vieux matous en situation de "sauvetage" ou de "fin de vie", de jeunes chats retrouvés dans des situations douteuses (c'est pas comme s'il nous restait un peu de foi en l'humanité, de toute façon), ou des chats tout simplement abandonnés (la base, voyons!). Dans le lot des abandons, beaucoup de chatons étaient présents pour l'adoption (la majorité des chats ce jour-là, en fait). Beaucoup étaient déjà réservés, et attendaient leur future famille.

Dans les 4 cages du milieu se trouvaient une cage vide, un petit chaton noir et blanc, une chatte d'1 an toute grise, et un autre petit chaton endormi, au poil soyeux tout gris. Aprùs avoir fait le tour des cages et m'être demandé environ 41 fois si je repartais en courant ou pas, j'ai demandé à en savoir un peu plus sur la dénommée "Flore", le petit chaton gris complètement endormi qui entrouvre parfois un oeil boudeur. Après avoir rempli un document qui ne servira à personne et qui n'a été lu par personne le jour J (demandant si je veux un chat plutôt vif, calin, social, brun aux yeux bleu, bélier ascendant gémeaux, titutlaire d'un doctorat en sciences anthropologiques et jouant de la flûte le dimanche KESKON S'EN FOUT ET DE TOUTE FACON T'EN SAIS RIEN, C'EST UN CHATON, BORDEL). La petite Flore a passé un mois en famille d'accueil pour assurer son sevrage, avant d'arriver, seulement 2 jours plus tôt, à la SPCA. A son arrivée elle a également été stérilisée, ce qui explique sa cicatrice sur le ventre.
Après avoir établi que je n'étais pas une énième connasse souhaitant prendre un chat pour 2 mois, la dame me propose de la prendre dans mes bras. Ah non, quelqu'un vient de l'emmener pour lui nettoyer les yeux. Attente. Gêne. Remise en question. Est-ce que j'en suis vraiment capable? Est-ce que je le veux vraiment? Au fond, j'aime ma liberté, le fait de pouvoir partir du jour au lendemain sans rendre de compte à personne. Oui mais j'ai besoin d'avoir une ancre, justement. Oui mais... oui mais... Bon, regardons le dossier de la chatte grise qui était dans la cage du haut. Je ne me rappelle même plus son nom. En revanche, je me rappelle d'avoir entraperçu son rapport d'arrivée à la SPCA, quelques semaines plus tôt. "A été retrouvé enfermé dans un sac poubelle devant la porte d'entrée". "Propriétaire n'en veut plus car chat ayant déféqué sur le canapé." Mon petit coeur s'est serré très fort. J'aurais aimé lui apporter le foyer chat-leureux qu'elle n'a pas eu et réparer les traumatismes qu'elle a visiblement déjà subit malgré son jeune âge. Mais adopter un chat abusé demande malheureusement du temps et de l'expertise que je n'ai pas encore. Flore revient dans les bras d'une bénévole, enroulée dans une serviette pour qu'elle ne bouge pas trop. Je prends maladroitement la serviette. Je n'ai jamais tenu de chat dans mes bras de ma vie. Avant d'entrer dans cette pièce, je n'avais jamais vu de véritable chaton non plus. Comment vous dire à quel point je me suis sentie niaiseuse? Je pense que mon état de bluff était semblable à celui d'un entretien d'école de commerce : oh oui oui, tu t'y connais, tu as déjà de l'expérience, oui oui, aucun problème, je suis le symbole même de la confiance en soi. PANTOUTE, comme on dit ici. Mais je la tiens quand même. Elle tente de sortir de la serviette. Je reste calme. La bénévole la reprend. Je réfléchis, les bras ballants devant la cage. Beaucoup de gens rentrent dans la pièce surpeuplée pour voir les cages. J'attends donc que la dame qui s'est occupée de moi soit disponible. Mais tant qu'elle n'est pas là, je peux encore partir. Tout arrêter. Et si le chaton n'est pas propre? Si il détruit l'appartement? S'il me déteste? Je n'ai qu'à prendre la cage de transport et sortir. Non. La dame revient. Oui, bien sûr que je la prends. Formidable, s'écrit-elle. Tu m'étonnes. Elle place un petit carton "Réservé" sur la cage et m'accompagne dans le hall d'entrée, où je dois faire la queue pour faire le dossier. 3 personnes attendent devant moi, c'est beaucoup, par rapport à d'habitude. La journée présente un record d'adoption, ils en sont déjà à 13. Trois personnes devant moi, environ 40 minutes d'attente. La torture mentale recommence. Mince, j'ai laissé la cage de transport là-haut. Si je veux partir, il faut que je remonte... et que je redescende... et que je sorte. Non. Ne sois pas bête. Tu peux le faire. Tu en as envie. Tu es là pour ça. Tout le monde est au courant. Mais et si...? Non. Tais-toi. Repère les croquettes et ferme-la. Tous les défis font peur, ça ne veut pas dire que la peur est légitime.

Le moment fatidique arrive enfin: signatures et tout le tintouin. Je n'ai plus qu'à aller la chercher en haut. J'y retourne, me sentant soudain très bizarre. La vraie trouille commence et l'estomac me chatouille désagréablement. J'ouvre la cage, Flore est placée dedans, la trombine encore toute enfarinée. On me félicite. Merci... ? Je redescends tout doucement. Je sens déjà son poids qui se déplace dans la cage au fur et à mesure qu'elle prend conscience de cet espace. Elle miaule. Toutes les personnes faisant la queue se retournent avec un "Aaawwww" d'adoration. Hé oui, c'est mon bébé. Fierté et contentement pointent peu à peu le bout de leur nez. C'est un beau défi que d'aimer, alors avance.
Je sors de la SPCA. Métro, changement, métro, marche. Elle miaule régulièrement, m'attirant les coups d'oeils curieux des voyageurs. Pendant tout le trajet, des vagues d'émotions m'assaillent : je réfléchis à toute vitesse à tout ce qu'elle doit ressentir. Peur, solitude, incompréhension des bruits, des odeurs, inconfort des mouvements, peur de la situation. Pardon de t'infliger ça, c'est bientôt fini, promis. Mes bras se découvrent des forces insoupçonnées: malgré la douleur de porter la cage en minimisant les secousses, j'accélère. Plus vite je rentre; plus vite ce sera fini. Alors qu'en fait, ça ne fait que commencer.

Je rentre enfin chez Cathy. J'ai lavé l'appartement avant de partir, mis en place la litière, les gamelles, l'arbre à chat. J'ai passé ma matinée à lire sur l'adoption d'un chaton. Je ferme donc toutes les portes et place la cage encore fermée dans la pièce principale où se trouvent se dont elle aura besoin (litière et nourriture), la cuisine. Les miaulements se sont arrêtés. J'ouvre doucement la porte et vais m'assoir en tailleur par terre, un peu plus loin. Elle sort rapidement et tatonne un peu partout pour trouver une cachette. Elle ne semble pas apeurée, juste très curieuse. Cela m'étonne, mais tant mieux. Je lui parle doucement, pour qu'elle s'habitude à ma voix. Elle repère rapidement les croquettes, l'eau et la litière. Je prie intérieurement pour qu'elle en comprenne l'utilisation. J'avais pris le temps d'observer les cages à la SPCA, pour repérer les chatons qui semblaient propres de ceux qui ne le semblaient pas. Elle renifle tout et gambade. Quelques minutes plus tard, elle se rapproche de moi. Je lève un bras pour la caresser, elle s'écarte. Elle roucoule. Le bruit le plus adorable du monde. Je comprends qu'elle n'a pas peur, mais qu'en bon chat qui se respecte, elle viendra quand elle et elle seule l'aura decidé. En effet, quelques secondes plus tard, ses cercles se rétrécissent et je deviens son nouveau terrain de jeu. Ce n'est pas mon chaton. C'est moi qui suit son humain. Après quelques caresses, elle se faufile entre mes jambes, s'allonge, et nous partageons notre première séance de papouilles. Ce lien de tendresse dure maintenant depuis presque 2 mois. Flore est désormais Kaïwenn, reine de mon coeur et maîtresse officielle de mon nouveau chez-moi. Hormis mener la vie dure à mes pots de fleurs #DéjàDeuxMorts, Kaïwenn est la chatte parfaite. Tantôt complètement fofolle, tantôt absolument câline, à l'image de son humain.

En exclusivité mondiale, voici la toute première photo que j'ai prise de Kaïwenn, le coeur complètement barge et les mains tremblantes (comme tu pourras en attester par la qualité professionnelle de l'image):

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Et toujours en exclusivité mondiale, voici la toute dernière photo (tu peux aussi avoir un aperçu du coin cocoon que je suis en train d'aménager):

Des coussins... et un chat

Bon, ça, c'était pour Kaïwenn. Maintenant, le reste: j'ai déménagé! Tu l'avais sûrement déjà compris avant, mais bon. Beaucoup de premières fois se déclenchent donc pour moi ces temps-ci. Premier animal, premier emploi (période d'essai achevée chez Cyclone!), première carte de visite (tu veux mon 06 wesheuh?), et premier appartement. Un vrai appartement, je veux dire. Avec deux éviers dans la cuisine, un canapé ET un lit, une chambre AVEC UNE PORTE. J'te raconte pas le luxe après avoir toujours vécu dans des cocons-studios. D'ailleurs, parlons-en du lit et du canapé... parce qu'ici, c'était un non-meublé hein. Ca aussi, c'était une première.

Bref, certaines d'entre vous on eu le privilège immense de me soutenir à distance pendant le montage intensif des meubles Ikea (première fois également!). Mais le résultat est que je peux accueillir au moins 3 glandus d'entre vous ici. Ca valait l'emmerdement.

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Je te ferai un tour de la déco plus tard, elle est toujours en cours! Ca fait 3 semaines que je suis officiellement chez moi, et c'est le paradis, je te le cache pas. Sans déconner. J'ai même une terrasse où j'ai mis un transat de mamie. Le pied.

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Je pense que le pire dans tous ces changements, c'est que mon four est en train de m'apprivoiser. Ca aussi, c'est la première fois que j'en ai un! Du coup j'ai commis l'exploit d'acheter de la farine pour la première fois de ma vie, et de faire des cookies. Bon, la première recette (dosages français) est râtée, mais la fierté et le beurre y sont, c'est le principal. La seconde recette est clairement sur la bonne voie, et ce ne sont pas mes collègues qui testent mes essais tous les lundis qui diront le contraire!

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Je sais, c'est terrible. Ils sont bien loin les articles sur les vadrouilles sauvages en forêt canadienne. J'en suis à te montrer un chat, des meubles ikéas et des cookies. Damn. Mais c'est ça aussi qu'il se passe quand le Kouign-Amann rencontre le Sirop d'Erable...

18 juillet 2017

Occupe-toi de ta chatte!

J'aurais aussi pu dire "Viens voir ma chatte",
mais ç'aurait été vulgaire, n'est-il point?

 

Bon. J'ai été tentée de faire un long article de blabla poétique sur la solitude, l'amour d'un animal à son maître, les délicieux ronrons du soir, l'élan de maternité qui s'éveille au contact d'un chaton et tout le bordel guimauve. Finalement je t'épargne. Voilà juste des photos de Kaïwenn, adoptée à la SPCA de Montréal le 7/7/17. Et puis j'me mets au bricolage de jouets et accessoires pourigolé.

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Voilà. C'est tout. Mais y'a beaucoup de choses qui bougent en ce moment. Tu en sauras plus bientôt #soonTM.

 

23 juin 2017

Si toi aussi t'as le front qui brille, lâche-un pouce bleu!

Ou l'épisode du photomaton

 

Quand tu pars à l'étranger, tu sais qu'il va falloir t'habituer à une autre culture, d'autres façons de faire et de penser.

  • Accepter de consommer des produits différents, comme du lait en sac:

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  • Parler différemment, en disant Bonjour à la fin d'une conversation, par exemple.
  • T'adapter à d'autres codes sociaux, comme respecter l'ordre d'arrivée pour monter dans le bus.

Bref, tu SAIS, tépakon. Néanmoins, en bon Occidental que tu es, tu penses aussi connaître des valeurs sûres. Pauvre toi: tu ne sais rien, Jean Neige (le retour du come back). Alors laisse-moi te préparer psychologiquement à ce que tu crois-savoir-mais-qu'en-fait-non-c'est-dommage-fromage.

En t'installant ici, tu devras concquérir la moitié du pays pour te procurer un épilateur, parce que non, ici, c'est pas répandu. Tu trouveras donc des dizaines et des dizaines de putains de rasoirs d'hommes (pour coller au cliché du mâle velu, sans doute), mais point d'épilateur féminin dans les magasins de type Darty national. Et, sache-le, car j'ai déjà essayé pour toi, que la plupart des vendeurs de ces magasins spécialisés ne savent d'ailleurs pas ce que c'est. Et qu'on ne dit pas "epilator" en anglais. Je te laisse deviner ma solitude. Bref, tourne-toi plutôt vers internet, qui va devenir ton ami de toujours. Ah, au fait, si tu croyais pouvoir ramener ton épilateur français, oublie. Je te rappelle que le voltage n'est pas le même ici (110V ici, 220V en France), et qu'il tournera donc au ralenti, faisant tout au plus un brushing stylisé à tes jambes velues de bucheronne moderne. Messieurs, idem pour vos rasoirs électriques (Et de toute façon, discrimination pileuse oblige, vous en trouverz à tous les coincs de rue ici. Merde).

En t'installant ici, tu devras sûrement fournir des photos d'identité. Pardon? Ça tombe bien, tu en as amené avec toi? Qu'elle est mignonne. Range-les, elles ne sont pas au bon format. Pour des photos d'identité servant à des documents officiels (tels que ceux de l'assurance maladie), tu devras aller dans un endroit très spécifique. Le photomaton. Non, je rigole, c'aurait été trop évident! Tu vas plutôt aller à la pharmacie et jeter des regards interrogateurs sur la petit toile blanche qui se situe à côté de la caisse, subtilement accompagnée d'un tabouret (que l'on ne voit pas au premier coup d'oeil puisqu'il est dissimulé entre le rayon littérature de bas-étage et le comptoir des chocolats-friandises (je vous rappelle que nous sommes dans une pharmacie, ces deux-éléments tombent donc sous le sens). Oui, tu ne rêves donc pas. Tu t'approches doucement de la caissière, te faisant déjà une raison sur le nombre de clients qui vont assister à ta séance photo exclusive. Bref. Tu vas donc poser ton cul sur le tabouret, incroyablement à l'aise face aux clients qui, soudainement, sont très intéressés par ces petit chocolats qui trônent devant toi. L'employé, que la réussite professionnelle au sein de la pharmacie a hissé jusqu'au très prestigieux poste de "responsable du stand photo pour la connasse du jour", arrive armé d'un appareil photo bridge. Point de trépied (c'est pour les amateurs en studio ça!), point d'indication. Une photo prise à l'arrache et qui va, en fonction de l'opinion du photographe en herbe, convenir ou non à l'administration canadienne. Pardon, madame, mais il y a un reflet sur votre front, ça va poser problème. C'est bien embêtant, monsieur. Pourriez-vous officialiser la chose un peu plus publiquement, afin d'achever le peu de dignité qu'il me reste? Ah, l'honnêteté québecoise, quel plaisir. Suite à cela, votre magnifique photo-que-vous-n'auriez-pas-du-tout-pu-faire-vous-même sera estampée à la date du jour, rendue ainsi officielle par l'encre royale du Jean Coutu. Vous repartez avec 12$ en moins et 2 photos de qualité Jean-Louis-s'amuse-chez-Kodak en poche.
Et les photomatons des grands centres commerciaux ou des métros? Ah, seulement pour les photos "fun". Dommage.

En t'installant ici, tu penseras que la chose la plus simple est sûrement de prendre un forfait téléphonique de base, comparé à la complexité du visa ou de l'installation d'internet. Penses-tu. Visa : 2h cumulées pour la paperasse. Installation d'internet : 30min au téléphone et 30min en magasin. Forfait mobile : 3 jours. Parce que ce à quoi tu ne t'attends pas, c'est à devoir justifier de tes comptes bancaires pour un putaing de forfait de base. Alors que pour internet (qui est cher, installé de façon fixe et avec engagement dans le temps) tu dois juste fournir une carte de paiement, pour le forfait mobile, tu dois justifier d'une carte de crédit canadienne, au même nom que deux documents d'identité, ce qui sera suivi d'une enquête de crédit sur ton compte bancaire, ou, à défaut, cela te prendra ton document original d'assurance sociale (confidentiel) pour, probablement, mener une enquête auprès du FBI sur ta capacité à payer 35$ par mois (sans engagement et sans ligne fixe). WHAT IS WRONG WITH YOU CANADA?

Mais sinon, cérigolo ici.

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21 juin 2017

Bécasse, Fifty Shades of Red et buveuse d'âmes

Bref, un weekend keurkeur à Val-David


Pour le deuxième weekend du Lynx au Canada, on a décidé de mettre les voiles dans les Laurentides (à l'Ouest). Grâce à la GwenMobile, encore une fois prêtée par la fantastique A, nous prîmes donc nos cliques et nos claques, et en route vers Mont-Tremblant. Nous n'avons pas été voir le mont-stre, cela dit, car j'avais réservé une adorable petite auberge à Val-David : l'auberge du Baril Roulant.

Avec un nom pareil, tu t'imagines déjà une taverne remplie de nains se roulant dans les tonneaux de bière en lançant des hâches aux serveuses, pas vrai? Comment ça, non? Hé bien tu manques juste d'imagination. Va prendre un Spasfon, ça ira mieux demain.

Point de nains, mais muchos hippy cuty cuty. Concrètement, si tu t'arrêtes dans la région, GO DANS CETTE AUBERGE BORDEL, TU CONNAIS PAS LA VIE. Attends, je sors mon argumentaire:

  • L'auberge, et donc ta chambre, est littéralement (ne pas faire la blague "littoralement", ne pas...) au bord de la rivière du Nord. La fenêtre ouverte, tu entends les rapides. ALLÔ. T'ES BERCÉ PAR LA RIVIÈRE. TU VEUX QUOI DE PLUS LÀ? Rien que ça, ça mérite un trailer de film romantique avec Hugh Grant dedans. Merde.
  • L'ambiance est chaleureuse, conviviale, atmosphère baroudeur-mais-un-peu-chic-quand-même. Il y a une dizaine de chambres de toutes les tailles qui se trouvent à l'étage de l'auberge. Nous avions la Joran, probablement la plus petite, située juste à côté du petit salon commun #Y'aDesJeuxEtDuThé
  • La nourriture est à se taper le cul par terre au point de creuser un tunnel. Genre vraiment. La cuisine est faite avec amour, c'est FUCKING BON mais simple. Le soir, on a opté pour les gnocchi maison, et on était béats. Le dessert annonçait un petit pot de ganache au chocolat avec des petits biscuits trempettes, forcément, j'ai plongé dedans tête la première. Mon dieu. Kinder a encore tout à apprendre. Le lendemain, nous avions le petit-déjeûner compris : OMG. Petit buffet tout mignon à base de confitures maison, de fruits bios et de produits locaux... plz achevez-moi. J'suis pourtant pas une foodie, mais là... Bref, on a décidé d'emménager là-bas ou de kidnapper la cuisinière. Dans le doute, on a juste acheté un pot de confiture et des bières de leur micro-brasserie. J'vous ai parlé de la confiture lavande et petites fruits rouges? Si Dieu existe, il est en pot, définitivement.

Bref, idéalement situé, personnel adorable, musique parfaite, événements sympas (aprem jeux de société, aprem jazz, aprem dégustation à la micro-brasserie...). MUCH WOW. Et il est juste à côté du "parc des amoureux". Pour une bonne dose de guimauve, vous savez où aller.

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Joran

Blup blup glou glou

MUCH WOW

Avoue c'est mieux avec des fleurs devant

On a profité de cette petite escapade à Val-David pour... visiter le petit marché, refaire le tour des petites boutiques cute [APARTÉ HYPER INTERESSANT: l'une des boutiques de la rue de l'Église, qui est la rue principale du village, se nomme Les Légendes de Merlin. Bon, vous me connaissez, j'adore ce barbu et tout ce qui s'en rapproche. Hop, hop, hop, on entre, et là, ambiance. Tu sens que la gérante n'a aucune idée de qui est Merlin, et qu'elle l'a simplement mis dans la case "mystique de renommée internationale qui fera l'affaire pour vendre des cailloux et des attrape-rêves". Une madame à la carrure de Maïté bohémienne blonde s'approche subtilement de nous pour nous dire gentiment qu'elle va, si nous signons en bas de la page, boire notre âme en cocktail. Bref, moi qui croyait trouver des petits cadeaux celtiques à faire, je n'ai pu qu'hésiter entre un livre sur "La spiritualité de la ménopause" et un vieux caillou Made In China. Dilemme. Fin de l'aparté.], pique-niquer au bord de la rivière, faire une SIESTE DE OUF, visiter la micro-brasserie de l'auberge, randonner dans le parc régional du Fresne, faire une balade nocturne, regarder la télé québecoise (grand tournant dans ta conception du monde), tester le spa cheap de l'auberge du Vieux-Foyer, manger à Sainte-Agathe-des-Monts et finir par une jolie balade à Rosemère.

Micro-brasserie du Baril Roulant Tonneaux du Baril Roulant

#C'estDlaBonne

Putaing c'est bô et bon CaribouMobile

 

Bon, dans toute cette énumération, il y a deux épisodes que, crois-mois, tu VEUX que je te raconte.

Une randonnée éPIQUE

Putain ce jeu de mot est dingue. J'suis méga fière de moi. Tu vas comprendre après, tkt poto. DONC : tous deux fans de la nature et des écureuils, le Lynx et moi arrivons au parc du Fresne, armés du pass gratuit prêté par l'auberge. Sur les conseils de l'accueil, nous partons pour une balade d'environ 3h, avec, au programme, les monts Condor et King. Le parc du Fresne possède plus de 60km de sentiers et propose des parcours pour tous types de sportifs (ski, raquette, escalade, vélo, etc.). Et en plus, c'est un repère parfait pour observer la faune locale.

Juste avant, nous avions pique-niqué au bord de la rivière, sous une légère pluie orageuse. Pas de panique, me direz-vous. Si ce n'est que j'avais déjà été piquée 3 fois aux gambettes. Certains d'entre vous savent que je détiens un record digne du Guiness avec plus de 50 piqûres aux jambes en 3 jours, lors d'une précédente excursion à Naples, et que ça a fini en Miss Bibendum. J'ai donc pris les devants en allant mettre un sarouel, pas très pratique pour la marche, mais au moins plus efficace qu'un short en matière de protection cutanée. Enfin, ça, c'était la théorie.

Après 15 minutes de marche, les moustiques avaient signalé à toute leur troupe que mon cul ma délicieuse personne représentait un buffet à volonté. Autrement dit, ça a sucé comme jamais #RhoSiC'estRigolo. Après un bref arrêt au mont Condor, à 440m, nous avons opté pour un retour fissa avant que je ne me transforme en boursouflure géante. Forcément, nous nous sommes un peu perdus sur le trajet retour, ce qui a rallongé le festin mais nous a permis une belle rencontre fortuite avec une dinde sauvage. Bon, j'ai appris par la suite que c'était une espèce qui avait frolé l'extinction à cause de son QI trop peu développé, comme nous avons pu le constater : complétement paniquée par notre présence et pas vraiment capable de s'envoler vers d'autres cieux, elle tentait en vain de s'enfuir dans la même direction que notre sentier, lui provoquant ainsi une crise de panique tous les 10 mètres. On peut pas tout avoir.

Au sommet du mont Condor

Après tartinage de cortisone, anti-histaminiques extra-forts et inspection scrupuleuse, j'ai perdu le compte au delà de 47 piqûres. De son côté, le Lynx se tord de douleur face à ses 11 petites piqûres localisées sur les mains (#mange). La nuit qui a suivi était intéressante, puisque même mes rêves me grattaient. Nuit courte, donc, et l'impression un peu honteuse de ressembler à un monstre qui ne peut rien toucher. Même l'air gratte. Pour notre dernière journée, qui s'annonçait beaucoup moins glamour que prévu, nous avons décidé d'aller au spa de l'auberge du Vieux-Foyer, affichant le prix incroyablement bas de 12,50$. Et ça ne vaut pas plus cher! Un sauna à mettre en route vous-même, un petit bain à remous et des serviettes de bain à 5$: ça ne vaut en effet pas très cher, mais ça fait bien rire et ça dépanne lorsque l'on veut juste tenter de se relaxer quelques heures!

Après une bonne pizza à Sainte-Agathe-des-Monts, une belle balade à Rosemère (oh son pèèèère, on a vu un héron oklm) et une course folle pour attraper le train vers Montréal, nous sommes rentrés au cocon, dans l'air chaud et moite de la métropole. Résultat: j'ai bien besoin d'un weekend de repos! Mais on se sent vivants, alors c'est chouette.

La maman tortue et le papa tortue et le bébé tortue et le... Un héron se cache dans cette photo, sauras-tu le retrouver?

 Le Lynx à Ste Agathe des Monts 

Parc du Fresne, avant le festin

 

6 juin 2017

Tournevis, souris et rempotage : installation tumultueuse

Et dans tumultueuse, y'a tueuse.

 

Bon. Je vais te le faire en mode liste de courses, histoire qu'on parte sur un bon pied (voire deux) :

- Oui, je suis bien arrivée.

- Non, je n'ai pas écrit avant parce que ça t'aurait fait peur.

- Oui, ça a été dur.

- Oui, "on va s'en sortir".

- Non, je ne suis toujours pas allée en centre-ville depuis mon arrivée.

- Oui, ça va venir... je crois.

Voilà. Tu peux partir.

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Version longue-et-chiante-mais-les-vrais-savent-que-c'est-là-que-ça-croustille :

La fin des cartons-sacs-emballetavie, le long trajet vers CDG, le vol en équilibre sur une corde (vocale, qui tente de ne pas dérailler), les 54 personnes devant moi au bureau de douane, l'arrivée étrangement blasée sous un soleil que j'ignore royalement (à l'époque j'étais naïve et je ne savais pas que c'était l'une des deux seules fois où je verrai le soleil en 2 semaines), la suée sous mon chapeau EM Strasbourg/dans mon sweatshirt Carleton University/avec ma valise tamponnée Skema.

L'accueil chaleureux de Cathy dans notre nouveau chez-nous. Des clémentines et du thé. Un canapé. Une grosse couette. Un câlin. Deux lettres d'amour cachées dans ma valise, des chocolats fondus, de la lavande en grains. Les yeux qui piquent, la gorge qui s'étrangle. Penser à autre chose. Déballer. Après avoir tant emballé. Déballer tant de bordel et si peu à la fois. Les prévenir que tout va bien. Que je suis heureuse, soulagée, épanouie, alors que j'ai l'enthousiasme d'un tapis de bain et une boule dans le ventre façon dinde farcie. Dire que j'ai sommeil alors que j'ai peur de penser. Penser penser penser. Ne plus penser. Pleure une seule et unique fois. Déglutis, respire.

La culpabilité d'être aussi mal après les avoir tellement bassinés avec le Canada. La culpabilité d'avoir envie de disparaître sous la couette. Ne n'avoir pas envie de sortir. Ne pas sortir, d'ailleurs. De n'avoir pas faim d'autre chose que des bons petits plats de maman. Se foutre un coup de pied au cul pour aller à l'épicerie - sentir les larmes monter en voyant les rayons si dépourvus des bons produits français - se sentir vieille conne de maudite française - ne pas trouver de soupe - finir par acheter du pain, du beurre (salé) et du fromage, et s'en nourrir pendant deux jours parce que rien d'autre ne passe. Se sentir nulle. Ridicule. Pourrie gâtée. Surestimée.

Se sentir profondément blasée, et coupable de l'être, par cette ville qui m'avait pourtant faite vibrer comme aucune autre. Observer le ciel gris et justifier le style marmotte. Écouter Cathy. Tant qu'elle parle, je n'ai pas à parler. À me sortir les mots des tripes. Tant qu'elle parle, j'écoute. Tant qu'elle parle, je peux dire que "je m'installe". Et je m'installe, pas vrai? Pas vrai...?

Revenir au travail et retrouver les automatismes de l'oreille et du clavier, la bienveillance de toujours, la gentillesse que je ne mérite pas. Tenter de me rassurer. Ça ira. Regarde. Ça ira. Prendre le train retour. Déglutis. Respire. Lis. Non, ne lis pas. Les mots de Damasio creusent trop profondément dans ce que tu aimes et qui n'est pas là. Déglutis. Respire. Tu as choisis. Sois heureuse avec ça, c'est toi qui l'a choisi. Ils ont tous mis trop de coeur pour que tu sois heureuse, tu n'as pas le droit de ne pas l'être.

Le blues des expatriés, bla bla bla. Tu as lu à ce sujet, tu sais qu'il doit arriver. Sauf qu'il est déjà là. Envisager de faire demi-tour illico, comme dans les personnages de dessins-animés face au dragon. Envisager de faire demi-tour à court-terme. À moyen-terme. À long-terme. Dramatiser les silences. Haïr les conversations vaines. Se sentir seule au bout du monde, malgré les miracles de la Toile. Savoir que tu dramatises. Se haïr de le savoir. Cercle vicieux.

Et leur parler. Toujours. Elles sont les calques de mes maux, le foulard en soie qui me protège du froid. Elles sont là. Certes, ils sont tous là. Mais elles sont là. Elles savent, elles sentent. Elles ont toujours su. Des deux petites lettres d'amour cachées dans ma valise jusqu'aux sessions de Skype à toute heure. Elles sont au douloureux chevet de ma tortuosité. L'horloge interne complètement fuckée, chaque heure qui passe est un nouvel état d'humeur.

Tisser la toile de la distance. Ne pas les délaisser. Ne pas le laisser filer. Ne me laisse pas filer.

"Prendre de la distance". Quelle expression de merde ironique. Tenter d'en prendre, malgré tout, pour ne pas se faire d'idée, ne pas trop espérer, maintenant que tu es loin. "Tu verras bien".

Se jeter corps et âme dans la confection d'un nouveau cocon : l'appart de Cathy, bien que propice à l'élevage de souris, ne demande qu'un peu d'attention.

Je découvre donc l'usage du marteau et me demande à quel point le pouce est résistant. Je découvre les vis et comprends enfin la révolution que représente la perceuse. Je me transforme en un mix de Cendrillon, Mac Gyver et, progressivement, de Valérie Damidot. De rage, j'investis le marché Jean-Talon et adopte 3 nouvelles Planty. Je fonce au Dollarama avec la détermination d'une ménagère sous acide et fais l'acquisition d'une montagne de pots et, pour la première fois de ma vie, d'un déplantoir. Quelques miroirs et autres stickers muraux plus tard, je m'acharne donc à rendre la maison méconnaissable. Le cocon, il n'y a que ça qui reste. Le mien a été détruit en quelques jours. Il ne reviendra pas. Il faut replanter, bordel. Tout replanter. Faire disparaître les murs blancs. Faire la nique aux souris qui se baladent sur ce qu'elles croient être leur territoire.

Je m'investis également dans pas mal de groupes Facebook montréalais visant à donner ou revendre des meubles et objets en tous genres. Se construire un cocon, ça n'est pas gratuit, alors un peu de partage c'est toujours bon à prendre! Mes violettes sauvages ne demandaient d'ailleurs qu'une deuxième vie! J'en profite pour être obligée de sortir et arpenter des quartiers résidentiels de Montréal que je ne connaissais pas. Hochelaga, Ahuntsic, Plateau. Mon appareil photo ne me suit plus. J'ai la pelicule dans les chaussettes et le moral noirci. Ou l'inverse.

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Banque, internet, assurance sociale... les démarches s'enchainent. Je découvre peu à peu le système administratif québecois. Je fais mon trou. Mes états d'âme s'apaisent au fur et à mesure que mon organisme reprend pied. Je profite de l'absence de Cathy pour aller à mon rythme dans le cocon. Ce weekend, ma moitié a traversé l'océan. Je vais enfin avoir une raison d'aller affronter Montréal. De lui faire aimer ce que j'ai tant aimé. Bref, une raison d'enfin m'installer.

Toi qui lit. Je te keur. Merci.

10 mai 2017

Je pèse dans le game. Combien ? 23kg maggle.

*tousse à travers la poussière*

Ohé, du château ? Y'as-tu quelqu'un par icitte ?

Oui, bon, je suis toujours en vie. Mais que veux-tu, vie rennaise oblige ! Aucun rapport entre Rennes et les caribous à raconter. Oh wait... BREF. J'te la fais courte : j'y retourne, et pour un petit paquet de temps. Durée "indéterminée", que ça dit. Pourtant, j'te raconte pas la détermination. Enfin, je crois. Wai tu vois, c'est flou, même à 48h du départ. HEIN, 48H ?! Hé wai. J'te fais un redémarrage de blog "in medias res" pour faire de la rédaction stylée-posée-collée-serrée.

KESKEKOI qu'il s'agit : parce que les stages de fin d'études, c'est "so 2008", autant viser directement un emploi, tahvu. Du coup, cette fois-ci, ce n'est pas un visa de stage mais de travail "Jeunes Professionnels", dont la procédure est très proche du premier. Et comme j'avais déjà fait la guerre, et mon employeur aussi, c'est en un temps record que j'ai décroché le Graal, qui dure 2 ans. Parce que oui, cette fois-ci, c'est pas 6 mois par-ci par-là, c'est 2 ans et plus si affinités (résidence permanente dans l'intervalle), ce qui change beaucoup de choses : banque, téléphone, logement, assurance, permis international, et surtout, SURTOUT, la valise.

Introduction musicale pour vous mettre dans l'ambiance (et tu apprends les paroles PAR KEUR STP) : 

Du coup. Le problème, Jean-Louis, c'est que ta valise ne doit pas contenir ta vie pour une saison, ni même une saison et demi (#April'sFools), mais pour MINI DEUX ANS. HAHA MANGE D'LA MARDE. Oups. Donc, disai-je, le tétris est à un niveau renforcé pour lequel je ne détiens pas encore les compétences nécessaires. Il s'agit donc de mettre ta vie, TA FUCKING VIE, en cartons (encore) et en valise (23kg one shot), en déterminant les priorités, les utilisés et les émotivités. Et cérigolo *insérez ici le rire de votre choix*. Résultat, une stratégie en 4 temps, digne d'un plan détaillé de classe préparatoire : trier et se défaire affectivement de 95% de ses possessions (check), faire une valise avec le grand minimum, faire un carton à se faire envoyer, faire une valise à se faire emmener (tout en donnant une excuse à papounet de revenir découvrir l'été indien). Bon, le problème des 5% d'affectif restant, c'est que c'est pour des trucs pas pratiques à trimbaler, tu vois : des mugs, des albums photos, des peluches, des origamis. Vous faites chier avec vos cadeaux à la con-ke-jaime.

Nan mais l'avantage de cette période de vie c'est de pouvoir cumuler la fin des études, le mémoire restant, les adieux aux potos, les au revoir aux autres (#keurdiscretetsubtil), le déménagement de fin d'étude, le déménagement familial, le déménagement du départ à l'étranger, et les nerfs qui gambadent joyeusement dans ce magnifique pré de purin (parce qu'il reste purin ! NIARK AVOUE T'AS SOURI).

Mais les points positifs : déjà un job, déjà un logement, déjà des lieux familiers, déjà des petits projets à moyen-terme. C'pô si pire. Souffle un coup et avance, catin. Tout ça pour dire que le contenu de ce blog va évoluer et davantage se concentrer sur la vie quotidienne d'une expatriée dans Montréal et sa banlieue proche. Voilà, ça c'était la partie chiante de l'article, qui ferait seulement plaisir à un psy pour lui montrer que "tu positivises-donne-moi-50-balles-de-rien". Mais bon. Tu verras bien. Sinon j'écrirai des poèmes en alexandrins et on se fera chier ensemble à vérifier que les césures sont à leur place, oklm. Keur sur toi.

Petit escargot porte sur son dos sa maisonnetteuh...

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11 mars 2017

*roulements de tambours*

On va reprendre du service, c'est moi qui vous le dis !

6 octobre 2016

L'évolution selon Dorwin

Avoue t'as relu pour être sûr.

 

Mon avant-dernière vadrouille weekeniale (Chère Académie Français, je vous suggère l'ajout de l'adjectif "weekeniale" au dictionnaire, faute de quoi je l'utiliserai quand même. Cordialement.) autour de Montréal m'a conduite, cette fois-ci, à un peu moins de 2h au Nord. Benoit m'avait conseillée d'aller du côté de Rawdon, voir les chutes Dorwin. J'avais en effet ces quelques critères en tête : pas trop loin, des chûtes, des sentiers de randonnée, et des endroits paumés. Bingo !

J'arrive donc au parc des chutes en début d'après-midi et repars... en début d'après-midi. Montre en main, j'ai mis une heure à faire TOUS les sentiers du parc (même celui qui s'appelle le Sentier de la Salsepareille, dédicasse aux Schtroumpfs <3). C'est définitivement un endroit pour les balades en famille. Le seul intérêt du lieu est bien évidemment les chutes elles-mêmes, assez impressionnantes. Le bruit des chutes est présent dans une grande partie du parc (où il n'y avait pas foule), ce qui est très agréable. Un peu déçue tout de même par la taille trop restreinte du site, mais bon ! Je savais que de plus grandes randonnées étaient possible à 1h de là, mais on passait directement à des sentiers de 4h minumum, et ça ne me tentait pas trop.

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Après avoir mitraillé la zone avec mon appareil photo, je suis repartie en coupant le GPS. Allez go, c'est le moment errance que j'attends chaque week-end. Au hasard des routes, j'ai décidé de suivre le panneau avec le nom le plus improbable. Et je n'ai pas été déçue : Sainte-Marcelline-de-Kildare sera ma destination du jour ! Sur le bord de la route, j'aperçois une cabane adorable répondant au doux nom de "La Sucrerie". Ca tombe bien, j'ai faim ! Après avoir bavardé avec le papi québécois qui tient cette boulangerie depuis 20 ans et fait tout à la main, je repars avec des beignes aux patates délicieuses.

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Je ne voulais pas rentrer. Il me restait 2 semaines avant de partir en roadtrip, synonyme de retour imminent en France. Je ne voulais pas rentrer. Pour apaiser mon esprit en pleine crise d'auto-destruction, j'ai donc roulé au hasard, en me rapprochant doucement de Montréal. Je crois même être entrée dans Mascouche, histoire de. Très mignon, rien de spécial. J'ai donc fini par rentrer au bercail, après cette jolie journée passée dans la campagne montréalaise. Beaucoup de forêts, de montagnes, de vide. Ca fait du bien. Sur la route, j'en ai même profité pour enregistrer un message de soutien pour mon moi du futur. Vous devriez le faire aussi. Just saying. Cela fait 1 mois pile que je suis rentrée en France. On m'annonce dans l'oreillette que tout va bien. Ca fait un peu sec comme phrase. Surtout si je continue de les enchaîner. Et de les terminer par un point. Ce paragraphe part en sucette. Je vais m'arrêter là. Là. Voilà. Calme. Respire. Appuie sur publier. Oui, voilà. Paf.

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Quand le Kouign-Amann rencontre le Sirop d'Erable
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